Ça n’a rien d’étonnant. C’est épatant. ou « Pourquoi nous, les chats, nous comportons comme nous le faisons. »

Ça n’a rien d’étonnant. C’est épatant. ou « Pourquoi nous, les chats, nous comportons comme nous le faisons. »

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi votre minou adoré caquette lorsqu’il observe des oiseaux ? Pourquoi il tient tant à vous accompagner aux toilettes ? Ou encore pourquoi il feint parfois de ne pas vous voir ? Waffle, notre DRH (directeur des ronronnements heureux) attitré, a accepté de prendre de son temps précieux d’ordinaire consacré à fomenter la « déchéance des pigeons » pour nous éclairer sur certains comportements félins.
 

Nikos Traikoudis

Par Nikos Traikoudis

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi votre minou adoré caquette lorsqu’il observe des oiseaux ?

Pourquoi il tient tant à vous accompagner aux toilettes ?

Ou encore pourquoi il feint parfois de ne pas vous voir ? 
 
Waffle, notre DRH (directeur des ronronnements heureux) attitré, a accepté de prendre de son temps précieux d’ordinaire consacré à fomenter la « déchéance des pigeons » pour nous éclairer sur certains comportements félins.
 
Si vous avez toujours voulu décrypter les comportements étonnants, extravagants et épatants de votre chat, cet article est fait pour vous.

 

1. Ça roule

La roulade sur le dos : un de mes tours préférés qui fait craquer mon humaine (et me vaut une friandise) à tous les coups. Il n’y a pas de mots pour décrire à quel point mon ventre tout doux est irrésistible. Face à ce spectacle et cette invitation aux papouilles impromptus, comment ne pas se retrouver désarmé ?

Quand je me roule sur le dos et j’expose mon ventre, c’est un signe de bonheur et de bien-être. Je passe probablement une journée chatbuleuse. J’imagine qu’il en va de même pour mes congénères félins. C’est ma façon à moi de dire : « Regardez-moi, adorez-moi, n’essayez même pas d’imaginer votre vie sans moi. »

Si je suis entièrement allongé sur le dos avec le ventre et les quatre pattes en l’air, vous êtes ouvertement invités (à condition de faire preuve de douceur) à voir si je suis d’humeur à me laisser gratouiller ou caresser le bidon. Je vous informerai en moins de deux si je dis juste « regardez et admirez comme je suis heureux et plein d’entrain » ou si je vous demande plutôt « de bien avoir l’amabilité de me papouiller et de me câliner un peu plus. »

Si je frotte la tête au sol pendant ma roulade, cela signifie que je marque mon territoire avec mon odeur. Bon, ça peut parfois être un signe de démangeaison, mais si je n’ai pas de problème de puces, si je ronronne ou si j’émets mon roucoulement ou miaulement le plus craquant, ça signifie que je suis heureux et que je ne dis pas non à un peu d’attention.
 
Une chose est sûre, puisque notre ventre est une zone particulièrement vulnérable, nous l’exposerons uniquement si nous sommes à l’aise et en confiance avec vous. 🐾

 

2. Le chat qui murmurait à l’oreille des oiseaux

Mon goût pour l’observation aviaire m’a valu le surnom d’ornithologue à domicile. Cependant, n’allez pas croire comme mon humaine que je me contente d’admirer la structure aérodynamique de ces bêtes à plumes. En réalité, je complote quelques sinistres desseins.

J’ai horreur des oiseaux. Ces maudites créatures passent leur temps à piailler, à interrompre ma sieste de l’après-midi et à voltiger insouciamment dans les airs tandis que je suis maintenu en captivité chez moi. Cela me frustre et c’est une des raisons pour laquelle j’émets un drôle de caquètement. Il m’arrive aussi de caqueter par jubilation d’avoir finalisé ma stratégie pour « attraper et couper le sifflet » à ces volatiles.

Certains pensent que notre caquètement aurait une tout autre explication qui va bien au-delà d’une simple expression de frustration ou de jubilation. Il s’agirait d’une stratégie de chasse par mimétisme inscrite dans notre ADN. Au fil du temps, notre espèce aurait appris à imiter le bruit des oiseaux et des rongeurs pour les attirer plus facilement sans trop éveiller leurs soupçons. Minou ne fait pas joujou avec les proies quand il s’agit de leur tordre le cou. 🐾

 

3. Le fauve est lâché

Ah, ces moments de folie et d’euphorie ! Vous savez, ceux où nous passons de 0 à 100 km/h en un éclair et transformons notre lieu de vie en terrain de parkour.

N’ayez crainte, nous n’avons pas perdu la tête. Ces accès ou pics d’activité sont tout naturels et nous permettent d’évacuer l’énergie que nous avons accumulée au cours de la journée, surtout si nous avons beaucoup piqué du nez. Nous sommes peut-être déconnectés de notre nature de prédateurs nés, mais celle-ci reste inscrite dans notre ADN. Nous vivons aujourd’hui dans des conditions différentes, mais à la base, nous sommes faits pour rester actifs, alertes et pour chasser pendant la majeure partie de notre journée, tels de véritables athlètes et gymnastes en quête de nourriture.

Mais les temps ont changé. Ma « proie » est désormais servie prédécoupée dans un bol en porcelaine avec même en supplément une garniture au poulet. Il ne me reste plus qu’à pointer le bout de mon nez et à me régaler.

Mais alors, quid de cet instinct de chasseur et de sprinteur inscrit dans notre ADN ? Eh bien, il se manifeste différemment, et ce parfois quand on s’y attend le moins. À un moment nous dormons à poings fermés, perdus dans un rêve de poulet rôti frais servi à côté d’un jouet à l’herbe-aux-chats tout neuf, et l’instant d’après, nous nous mettons à sprinter d’un bout à l’autre de la maison, à rebondir sur les murs et à miauler de joie pour défouler notre trop-plein d’énergie. 🐾

 

4. Queue du bonheur

On m’a fait remarquer que j’avais un fessier des plus distingués. Ma queue en plumeau lui confère une élégance plutôt discrète et me permet, en la remuant, d’annoncer mon arrivée dans une pièce et de captiver l’attention. À l’instar de mes congénères, quand je me promène la queue dressée et ondulante, c’est ma façon à moi de dire « bonjour ET vous m’avez manqué ». Ça peut aussi vouloir dire : « Vous pouvez désormais me caresser. Je suis prêt pour une petite séance de gratouilles à la base de la queue. » 

Pour décrypter ce comportement, il faut en revenir à la façon dont nous nous saluons. Nous autres, les chats, observons instinctivement un petit rituel quand nos chemins se croisent : nous nous reniflons le visage, le cou et partageons même parfois un petit coup de tête. Lors de ce rituel tactile et olfactif, nos joues libèrent des phéromones bourrées d’informations sur nous et notre état émotionnel. Grâce à ce fantastique système de communication chimique, nous savons immédiatement si le chat en face de nous est un mâle ou une femelle, un ami ou un ennemi, bien portant ou malade, et même dans quel état d’esprit il se trouve.

Nous passons ensuite aux choses sérieuses : notre derrière. C’est là que se trouvent toutes les informations détaillées sur nous, notamment notre signature olfactive, c’est-à-dire notre « Eau de Félin » à nous. L’odeur de notre arrière-train est propre à chacun, ce qui nous permet de savoir si nous nous sommes déjà croisés et si notre rencontre s’était bien passée.

En général, seuls les chats dignes de confiance que l’on apprécie et qui ne représentent pas une menace sont autorisés à s’approcher de notre fessier. Donc, si l’on se présente à vous la queue en panache et le postérieur apparent, prenez cela comme un compliment ! C’est le signe que nous sommes heureux de vous voir, que nous nous sentons en sécurité avec vous et que nous vous faisons confiance. 🐾

 

5. Chasse gardée

Vous ne serez probablement pas surpris si je vous dis que tout ce qui se trouve à notre domicile nous appartient à nous autres félins. Nous sommes les véritables rois et reines de nos domaines. Il n’y a rien qui ne nous revienne pas de droit — qu’importe si ça mérite notre attention ou non —, absolument rien.

Prenez par exemple le superbe plaid que mon humaine vient de s’offrir pour sa soirée cinéma. Il m’appartient. La veste polaire imperméable qu’elle s’est achetée pour se tenir au chaud pendant ses balades printanières. Elle m’appartient également. Le nouveau châle rose pâle qui fait office de couverture ? C’est à moi. À moi. À moi.

Vous n’échappez pas à cette « appropriation monopolistique ». Lorsque nous venons frotter notre tête et nos joues contre vos jambes, vos mains et votre visage, on pourrait croire qu’il s’agit d’une marque d’affection ou d’un geste de salutation (et c’est parfois le cas), mais c’est le plus souvent un moyen de vous marquer avec les phéromones de notre tête et de nos joues pour vous revendiquer comme notre propriété absolue et exclusive.

Les comportementalistes félins appellent ce marquage facial le « bunting » et c’est notre façon à nous de dire « c’est MON humain ». 🐾

 

6. Un félin dans la salle de bain

Si vous êtes dignes de notre affection, nous voulons rester à vos côtés, et ce à chaque instant. Mais surtout, nous ne voulons qu’aucune porte de notre domaine ne nous soit fermée et celle de la salle de bain reste close bien plus souvent que d’autres. Nous ne supportons pas ça. Si pour ma part, c’est parce que je n’aime pas être mis à l’écart, pour ma sœurette, Crumpet, qui souffre d’une légère angoisse de séparation, se voir refuser l’accès à cette pièce peut être source de stress.

La salle de bain représente pour nous un endroit merveilleux, car on y découvre tout un tas d’odeurs, de bruits et de senteurs divers et variés. Impossible de résister à tant de stimulation ! C’est un de mes lieux de prédilection. Quoi de mieux que de se faufiler dans vos pyjamas baissés jusqu’aux chevilles (le confort ultime pour nous autres missiles à capteurs thermiques), que de se percher sur vos genoux pendant votre petite commission (le moment idéal pour des papouilles, car nous avons toute votre attention) ou tout simplement de regarder les bulles flotter dans le bain de mon humaine (J’ADORE les bulles). 

La salle de bain recèle TOUT ce dont nous rêvons et avons besoin : des odeurs, de la stimulation et un moment seul à seul avec notre humain préféré. 🐾

 

7. Le meilleur patte-issier

J’adore consacrer cinq petites minutes à une séance de pétrissage avec mon humaine, surtout si elle porte un vêtement doux et moelleux. Ça me rappelle l’époque où je n’étais encore qu’un chaton qui se blottissait contre sa maman pour profiter de sa chaleur et de son odeur merveilleuse. Je lui massais le ventre avec mes pattes pour recevoir ma nourriture et tout plein d’affection.

Ça m’est venu instinctivement dès ma naissance (apparemment, c’est comme ça pour tous les chats), donc je peux difficilement expliquer comment je sais y faire. Tout ce que je peux vous dire, c’est que ça me procure de la joie et du plaisir. C’est un moment que j’apprécie et je sais qu’il en va de même pour mon humaine, en particulier si elle me surprend à ronronner en même temps. Pendant cet instant, nous partageons notre affection l’un pour l’autre.

Par ailleurs, pour en revenir à la question de l’appropriation, lors du pétrissage, les glandes odoriférantes de nos pattes libèrent également des phéromones qui marquent tout ce qu’on touche, ce qui en fait (une fois n’est pas coutume) notre propriété.

Selon les comportementalistes félins, il existerait d’autres raisons à ce comportement. Tout d’abord, à une époque lointaine, nous aurions eu pour habitude de pétrir des feuilles et de l’herbe pour créer un nid douillet dans lequel rester à l’affut de petits prédateurs dans les parages. Une autre théorie suggère que le pétrissage nous permet d’étirer nos muscles et d’évacuer les tensions dans nos membres.

Quelle que soit l’origine de ce comportement, tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il m’apporte du bien-être, du réconfort et me permet de témoigner mon amour pour mon humaine (et pour sa polaire). 🐾

 

8. Un compère solitaire

Mon humaine est piquée au vif quand je l’ignore, mais il ne s’agit parfois que d’un mal nécessaire. 

De temps à autre, j’ai juste besoin de solitude. Ça ne veut pas dire que je suis de mauvais poil, c’est juste que nous, les chats, nous abordons les interactions et l’implication sociales très différemment de nos amis canins qui eux y sont toujours disposés. Alors oui, nous sommes des créatures merveilleuses et câlines, mais nous demeurons aussi des êtres indépendants qui ont besoin de leur propre espace.

Parfois, j’ignore mon humaine parce qu’elle a fait quelque chose qui me déplait fortement. Nous sommes connus pour être assez sensibles et émotifs, et je dois reconnaître que je fais figure de référence en la matière dans mon espèce.

Cependant, nous autres, félins, ressentons tous plus ou moins la même chose : de la jalousie quand vous avez prêté attention à un autre chat ; un sentiment de trahison quand vous vous êtes longtemps absentés ; de la contrariété quand vous chamboulez nos habitudes ; de la peur si vous avez fiché la pagaille dans notre domaine. Si nous nous sentons menacés, perturbés, inquiets ou contrariés, nous allons vous éviter comme la peste.

Enfin, il n’y a pas moyen d’exprimer ça avec tact, mais si nous ne voulons pas prendre part à vos activités, il s’avère parfois plus facile pour nous de faire semblant que vous n’existez pas. Ne le prenez pas mal. 🐾

Tout ce que vous avez à retenir, c’est que quoi que nous fassions, nous aspirons à demeurer une prodigieuse énigme. Nous ne demandons qu’à être observés, admirés, adorés… et aussi à recevoir des friandises. N’oubliez jamais les friandises.
 
Bien affectueusement,

Waffle
🐾🐾🐾

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