Ça n’a rien d’étonnant. C’est épatant. ou « Pourquoi nous, les chiens, nous comportons comme nous le faisons. »

Ça n’a rien d’étonnant. C’est épatant. ou « Pourquoi nous, les chiens, nous comportons comme nous le faisons. »

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi votre toutou adoré se roule dans des crottes de renard ? Pourquoi il ne vous quitte pas d’une semelle ? Ou encore pourquoi il s’oriente toujours dans la même direction pour faire ses besoins ?Peanut, notre PDG (pisteur de gourmandises) en exercice, a accepté de prendre de son temps précieux d’ordinaire consacré à l’étude stratégique du « chapardage de rillettes » pour nous éclairer sur certains comportements canins.

Nikos Traikoudis

Par Nikos Traikoudis

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi votre toutou adoré se roule dans des crottes de renard ?

Pourquoi il ne vous quitte pas d’une semelle ?

Ou encore pourquoi il s’oriente toujours dans la même direction pour faire ses besoins ?

Peanut, notre PDG (pisteur de gourmandises) en exercice, a accepté de prendre de son temps précieux d’ordinaire consacré à l’étude stratégique du « chapardage de rillettes » pour nous éclairer sur certains comportements canins.

Si vous avez toujours voulu décrypter les comportements étonnants, extravagants et épatants de votre chien, cet article est fait pour vous. 

 

1. Un flair légendaire

Comme vous l’avez peut-être remarqué, renifler le derrière de nos congénères, c’est notre spécialité. Mais saviez-vous que ce bref examen olfactif nous suffit pour glaner tout un tas de renseignements ? Un simple snif et hop, nous voilà informés de la santé, du sexe, du régime alimentaire et, surtout, de l’état émotionnel d’un autre chien. On peut donc en un clin d’œil décider si l’on doit s’en faire un ami ou un ennemi.

C’est pour nous une sorte de « bonjour » express qui dure généralement 3 à 5 secondes. Si votre toutou se laisse renifler le derrière un bon moment, c’est qu’il a tendance à trop partager. Au contraire, s’il s’assoit soudain sur son popotin, la queue arrimée à l’arrière-train, vous détenez dans ce cas un petit cachotier auquel il faut tirer les vers du nez.

Notre flair du tonnerre s’explique par la présence d’une myriade de récepteurs olfactifs dans notre nez ; nous en possédons 300 millions contre seulement 6 millions pour l’être humain. Pour vous donner un ordre d’idée, imaginez simplement pouvoir détecter l’équivalent de deux cuillérées à soupe de sucre dans deux piscines olympiques. Impressionnant, n’est-ce pas ? 

Ce don olfactif nous permet de vous assister de manière tout à fait remarquable. Ceux d’entre nous qui ont reçu une formation supérieure remplissent d’ailleurs des fonctions d’importance vitale. Saviez-vous que :

  • Les chiens dépisteurs peuvent flairer un cancer à partir de l’haleine, de l’urine ou d’un échantillon de sang avec 88 à 97 % de fiabilité contre 85 à 90 % pour les machines.
  • Les chiens d’alerte peuvent détecter une crise d’épilepsie entre 15 minutes à 12 heures avant qu’elle se produise et sont ainsi en mesure de veiller sur leur propriétaire ou encore d’alerter les urgences.
  • Les chiens d’assistance sont entraînés à identifier les variations du taux de sucre dans le sang des personnes diabétiques, leur apportant ainsi une aide cruciale.
  • Les chiens policiers utilisent leur flair exceptionnel pour détecter des substances narcotiques ou explosives, pour dénicher des indices sur une scène de crime ou encore pour protéger les agents de police en rattrapant des suspects en fuite.

 

2. À fond les ballons

Les zoomies, le quart d’heure de folie et l’euphorie de minuit : voilà trois manières de désigner ce même accès chaotique de joie qui nous prend parfois ! Ces débordements soudains d’énergie se traduisent par une course effrénée dans tous les sens qui finit en moins de deux par un retour à la normale. Ces périodes d’activité frénétique ne durent que quelques instants, mais représentent notre façon à nous d’extérioriser notre joie et notre gaieté ou bien notre excitation à votre retour à la maison après une longue journée.

C’est aussi une manière pour moi et mes congénères de dépenser toute l’énergie en trop que nous avons accumulée si on s’est trop laissé aller pendant la journée. Par temps de pluie, si nous sommes restés longtemps confinés à l’intérieur, nous aurons plus tendance à mettre les gaz pour évacuer notre frustration et nous défouler.

Au cas où vous vous poseriez la question, ces pics d’énergie se produisent souvent à certains moments en particulier :

  • Avant le coucher : pour profiter d’un sommeil réparateur, nous avons besoin d’une bonne petite séance de défoulement avant l’arrivée du marchand de sable.
  • Après le bain : nous pouvons parfois ressentir une poussée d’adrénaline après avoir reçu un bain (soit par bonheur d’en avoir fini, soit par intention de nous sécher).
  • Après le repas : c’est surtout le cas pour les chiens comme moi qui aiment la bonne chère.
  • En cours d’entraînement : quand on ne comprend pas ce que vous nous demandez et qu’en retour vous vous mettez en rogne, une course débridée représente parfois l’activité idéale pour décompresser. 

Ces quarts d’heure de folie se raréfient avec l’âge, sans doute parce que, tout comme vous, nous préférons piquer du nez l’après-midi plutôt que de piquer un sprint. 

 

3. En pôle position

Je ne sais pas si vous l’avez déjà remarqué, mais mes semblables et moi partageons un point commun lorsqu’il s’agit de faire nos besoins : nous préférons nous orienter dans la même direction. Si vous pensiez que votre imagination vous jouait des tours, sachez que non, c’est bien réel.

Visiblement, nos habitudes sanitaires sont alignées avec le champ magnétique de la Terre. Nous cherchons instinctivement à nous soulager le long de l’axe terrestre nord-sud, avec la tête en direction du nord et la croupe vers le sud (ou vice versa). Nous procédons chaque fois de la sorte, et ce sans exception.  
Un nombre étonnant d’études se sont penchées sur la question sans pourtant parvenir à élucider notre mystère sanitaire. Nous nous laissons simplement guider par notre instinct, tout comme les renards, qui eux privilégient l’axe nord-est ! 

Les chercheurs ont tenté de déterminer s’il s’agit d’un comportement « conscient » (c.-à-d. si nous percevons le champ magnétique de manière sensorielle (vue, ouïe, odorat) ou haptique) ou s’il s’agit plutôt d’une réponse sur le plan végétatif (on se sent mieux/plus à l’aise ou moins bien/moins à l’aise dans une certaine direction). Le mystère demeure…

 

4. Songes d’une nuit de canidé

Pendant notre sommeil, vous nous avez certainement déjà surpris en train de courir, d’être secoués de spasmes ou d’aboyer. Eh bien, c’est simplement le signe que nous séjournons au pays des rêves. Il s’avère qu’une fois dans les bras de Morphée, nous avons plus en commun avec nos compagnons humains que ce que l’on peut penser.

Tout comme vous, nous sombrons dans un sommeil paradoxal riche en rêves, mais qui eux sont dépourvus de couleurs. Ceux-ci mettent en scène nos jouets favoris, des friandises alléchantes, sans oublier notre activité préférée : les courses-poursuites ! Curieusement, notre patrimoine génétique donne une touche unique à nos rêves. Vous avez d’un côté mes copains dobermans qui s’imagineront pourchasser des cambrioleurs, et de l’autre ces golden retrievers qui rêvent de friandises et de papouilles. Les petits chiens rêvent plus souvent que les grands, qui eux en revanche s’attardent plus longtemps au pays des songes.

Est-ce que votre chien a déjà exécuté à la perfection un tour qu’il semblait incapable de maîtriser la veille ? C’est probablement parce que, tout comme chez l’être humain, notre cerveau traite et « intègre » toutes les informations collectées et apprises pendant la journée. C’est la raison pour laquelle vous êtes parfois surpris (et nous aussi) lorsqu’on arrive à faire quelque chose qui semblait peine perdue 24 heures plus tôt. Il s’agit d’un phénomène cognitif qui s’appelle l’apprentissage latent.

Gardez bien cette « leçon » en tête, car vous, les humains, jouez un rôle de premier plan dans notre paysage onirique. Au cours de la nuit, notre cerveau revient sur tous les souvenirs de la journée et nous fait revivre sous forme de rêves les moments de bonheur passés à vos côtés. Donc, la prochaine fois que vous nous surprenez en train de courir dans notre sommeil, sachez que nous naviguons dans un monde où les friandises, les jouets et les papouilles occupent le devant de la scène.   

 

5. Jamais sans mon humain

Ah ces pots de colle ! Ils sont doux aux grands yeux et ne supportent pas d’être séparés de vous. À côté d’eux, les toutous intrépides et indépendants de mon genre passent pour des indifférents ! Ce qui est extra avec nous en tant que compagnons, c’est que vous ne savez jamais sur quoi vous allez tomber.
Je préfère pour ma part passer du temps seul, mais je sais que bon nombre de mes semblables quadrupèdes aiment coller aux basques de leur humain. Ils ne vous lâchent pas d’une semelle. 


Ils vous suivent dans les escaliers quand vous cherchez votre téléphone, se font un point d’honneur à vous accompagner aux toilettes et restent toujours à vos côtés où que vous soyez assis ou allongés. Le plus proche, le mieux. Il y a plusieurs explications à la présence de cette ombre poilue dans votre sillage, et toutes ou partie d’entre elles peuvent s’appliquer à votre toutou :

  • L’imprégnation : si votre toutou était encore un chiot quand vous l’avez adopté, il s’est sans doute imprégné de vous et à force de vous identifier comme sa principale source de nourriture, d’eau, de protection et d’attention, il vous considère désormais comme le centre de son monde.
  • La gourmandise : si votre chien raffole de friandises et sait que vous lui en donnez souvent, votre compagnie lui paraîtra des plus délicieuses. 
  • L’angoisse de séparation : quand ils se retrouvent seuls, certains toutous, en particulier ceux qui ont passé le plus clair de leur temps à la maison avec leurs humains, peuvent subir l’équivalent d’une crise de panique et cherchent donc à éviter cela à tout prix.
  • La communication : souvent, votre chien vous suit dans le but d’attirer votre attention et de vous montrer ce dont il a besoin. Il peut vouloir se soulager, demander de l’eau fraîche dans sa gamelle ou signifier son mal-être ou son inquiétude.

Parfois, nous agissons de la sorte pour quémander de la nourriture, pour vous inciter à nous promener ou bien tout simplement parce que nous sommes curieux. Nous adorons mettre notre museau dans vos affaires et nous sommes, pour beaucoup, atteints du syndrome de FOMO (nous craignons de rater quelque chose).  Mais en premier lieu, il y a une raison toute simple : nous tenons simplement très très fort à vous.

 

6. C’est cadeau

Avez-vous déjà reçu des cadeaux pour le moins originaux de la part de votre compagnon à quatre pattes ? Il vous apporte peut-être un assortiment d’objets divers comme une chaussette orpheline, un jouet qu’il adore ou encore un bâton.
Si vous partagez votre vie avec un labrador, un cocker ou un golden retriever, vous savez précisément de quoi je parle. J’imagine qu’on ne trouve pas une seule paire de chaussettes assortie chez vous.

D’où vient cet élan de générosité ? Dans la plupart des cas, nous agissons par amour. En tant que fidèles compagnons, quoi de plus naturel pour témoigner notre affection que de vous couvrir de cadeaux. C’est à cela que servent les meilleurs amis, non ? Cependant, derrière cet acte innocent pourrait se cacher une tout autre motivation. 

Nos facultés mentales ne sont peut-être pas aussi développées que les vôtres, mais l’art de la réciprocité ou du « donnant-donnant » est inscrit dans notre ADN. Nous sommes sûrs à 99,99 % que notre générosité sera récompensée par un sourire ou des gratouilles au ventre ou derrière les oreilles, et ça pour nous, ça vaut de l’or. Cependant, vous apporter des cadeaux peut aussi être pour nous une façon de calmer nos ardeurs, surtout lorsque vous rentrez à la maison. Pour certains d’entre nous, un petit peu d’aide est nécessaire pour rester maîtres de nos émotions si nous avons appris à ne pas trop sauter et aboyer quand vous franchissez le pas de la porte. En tenant un objet dans la gueule, nous parvenons à rester (plus) calmes, (plus) détendus et sereins.

Enfin et surtout, il peut s’agir d’une invitation à jouer, et ce surtout si après avoir déposé des cadeaux à vos pieds, nous vous faisons de grands yeux doux. Nous sommes sans scrupules quand il s’agit d’attirer votre attention ; une petite séance de jeu en votre compagnie, ce n’est pas trop demandé, si ?

 

7. Inclinés à communiquer

Savez-vous pourquoi nous penchons la tête sur le côté quand vous nous adressez la parole ? En fait, nous utilisons ce mouvement trop craquant pour prolonger la conversation avec notre humain préféré. Nous nous sommes rendu compte que quand vous constatez cette inclinaison de la tête, vous passez plus de temps à nous parler et, honnêtement, on adore ça !

Cependant, comme vous l’avez probablement remarqué jusqu’à maintenant, derrière ce type de comportement se cachent pratiquement toujours des raisons plus complexes. Pour parvenir à vous comprendre, nous devons être en mesure de glaner tout un tas d’informations en même temps ; nous devons lire vos expressions faciales, les mouvements de vos yeux, votre langage corporel et le ton de votre voix pour bien saisir ce que vous essayez de nous dire.

Communiquer de la sorte n’est pas une mince affaire, et c’est sans compter notre long museau qui n’arrange pas les choses. En inclinant la tête, nous arrivons à contourner cette petite difficulté anatomique. D’ailleurs, quand on regarde les bouledogues, les terriers de Boston, les carlins, les Cavaliers King Charles, les Shih Tzu ou encore les boxers, on constate que mes congénères au nez aplati n’inclinent pas autant la tête. Ils le font seulement pour paraître chou !

 

8. Crotte alors

La roulade dans des excréments de renard : un rituel incontournable des promenades en forêt. C’est un véritable régal pour nous. Inscrit dans notre histoire, cet art ancestral se transmet de génération en génération. Tout commence à l’âge des grandes épopées canines, lorsque nos ancêtres sillonnaient librement la contrée en meutes. 

Dans la nature, ils utilisaient cette pratique ingénieuse pour se protéger et communiquer. Les excréments d’autres animaux leur permettaient de masquer leur propre odeur et ainsi de se protéger de prédateurs affamés comme les ours et les loups. Guidées par ces effluves prononcés, les meutes pouvaient également rester soudées lors de leurs trépidantes aventures.

Cette tradition ancestrale perdure depuis lors, même si, confortablement abrités dans nos foyers à vos côtés, nous ne sommes plus vraiment à la merci de prédateurs sauvages. En l’absence de danger imminent, nous continuons à nous rouler dans les crottes de renard pour recevoir une décharge de dopamine.

L’odeur puissante et prononcée des excréments représente un régal sensoriel pour nos 300 millions de récepteurs olfactifs qui nous envoient au septième ciel ! Nous sommes juste navrés que vous ne partagiez pas notre enthousiasme.

Tout ce que vous avez à retenir de nos petites excentricités, particularités et autres traits de caractère marrants, c’est que quoi que nous fassions, nous ne demandons qu’à être aimés, pardonnés et présents à vos côtés à tous jamais. Ah, et nous demandons aussi à être nourris. N’oubliez jamais de nous nourrir.


Bien affectueusement,
Peanut
🐾🐾🐾

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