« Il est mimi et tout petit aujourd’hui, mais attendez de voir dans 12 mois, il vous faudra un plus grand canapé si vous voulez faire la sieste avec lui. Ce petit nounours câlin deviendra un véritable colosse. »
C’est ce que m’a dit l’éleveuse de l’adorable Otto, un chiot terre-neuve avec qui je jouais en le faisant rouler sur le dos pour apprendre à se connaître. Il avait déjà la carrure d’un grand ours en peluche et faisait deux fois la taille de mon chat Noodle.
Assise en tailleur dans son enclos, j’ai décrit à l’éleveuse ma vision de ce à quoi ressemblerait ma vie avec Otto. Je nous imaginais un après-midi d’automne rentrer d’une balade sous le vent et nous lover l’un contre l’autre pour faire la sieste au coin du feu. L’éleveuse souriante qui m’écoutait jusqu’alors attentivement en acquiesçant m’a fait part de sa remarque dès que je me suis mise à parler de l’avenir avec Otto une fois qu’il aurait atteint sa taille adulte.
Comme pour étayer les propos de l’éleveuse, le père du chiot est entré dans la pièce et s’est dirigé vers l’enclos sans un bruit. Il s’agissait tout bonnement du plus grand chien que j’ai vu de toute ma vie. Âgé de cinq ans, ce terre-neuve couleur chocolat de 70 kilos possédait la queue la plus imposante du monde. D’ailleurs, j’ai bien failli embrasser le plancher quand, tout content de revoir sa progéniture, il a commencé à agiter vigoureusement sa queue, heurtant l’arrière de mes genoux.
À vrai dire, quand j’avais effectué des recherches sur ces chiens-ours affectueux qui adorent l’eau, je n’avais pas bien réalisé en lisant la mention « chiens de grande taille » à quel point ils sont VRAIMENT grands. Complètement sous le charme d’Otto, j’ai décidé que nous étions faits l’un pour l’autre, même si je dois admettre que rien n’aurait pu me préparer à le voir passer en l’espace d’un an d’un petit nounours à un immense et adorable éléphant dans un magasin de porcelaine.
La croissance et les changements chez les chiots au cours de leur première année de vie sont spectaculaires. Si je pensais qu’ils se trouvaient tous dans le même bateau, je me suis vite rendu compte que ce n’est pas le cas !
Chaque race possède ses propres caractéristiques en matière de croissance et comme j’adore me documenter sur les chiots, j’ai pensé que je pourrais également vous en faire profiter :
Les 12 à 18 premiers mois d’un chiot sont un concentré de changements et de découvertes ! Oubliez la règle qui dit que « une année humaine équivaut à sept ans pour un chien ». Pendant les deux premières années de sa vie, votre chiot passe par une phase de croissance accélérée où un an correspond environ à 10,5 années humaines. Ainsi, lorsque votre chiot souffle sa deuxième bougie, c’est comme s’il avait 21 ans en âge humain ! La race entre également en ligne de compte : les plus petits chiens resteront « jeunes » plus longtemps que leurs grands congénères.
Durant les 12 premiers mois de leur vie, tous les chiots passeront par d’innombrables étapes de croissance. Chez certaines races, les changements qui s’opèrent dans leur organisme ainsi que ceux qui sont visibles de l’extérieur peuvent être prodigieux. Cela peut parfois s’avérer difficile à imaginer tant la boule de poils adorable qui gigote actuellement dans vos bras est menue.
Cependant, il faut d’emblée prendre en compte ces changements potentiels lorsque vous songez à partager votre lieu de vie avec un chien. (Je dis ça en tant qu’ancienne propriétaire d’une petite maison de campagne pleine de charme qui est vite passée de spacieuse à étroite comme une maison de poupée dès qu’un énorme terre-neuve adulte y a élu domicile !) Donc, même si vous éprouvez de prime abord un coup de cœur pour cette adorable boule de poils, ne perdez pas de vue son potentiel de croissance considérable.
Pour vous aider à vous orienter dans le monde des champions en matière de croissance, voici quelques statistiques fascinantes sur les chiens qui subissent les transformations les plus drastiques au cours de leur première année de vie. (Sachant que chez certaines grandes races, il faut parfois compter entre 24 à 36 mois pour atteindre la pleine maturité, les chiffres qui suivent ont de quoi surprendre !)
Ils placent la barre haut : les chiens qui affichent la poussée de croissance la plus importante
Avec l’âge, les chiens deviennent naturellement plus grands, mais certaines races battent tous les records possibles.
Les springers anglais, par exemple, connaissent le taux de croissance le plus élevé au cours de leur première année de vie : ils grandissent de 317 % par rapport à leur taille initiale ! Par ailleurs, si vous songez à adopter un golden retriever, attendez-vous à un pic de croissance de 267 % en l’espace du même délai. Les dobermans et les boxers changent eux aussi considérablement puisqu’ils présentent un taux de croissance moyen de 243 %.
Les bergers allemands ont une poussée de croissance de 214 % et les yorkshires leur emboitent le pas avec un taux de 200 % (ils doivent être minuscules quand ils sont bébés !).
VS les lillipuchiens : ceux qui restent trop mimi
À l’opposé, certains chiens ne connaissent pas une poussée de croissance aussi élevée. Celle des border collies n’est que de 13 % au cours des 12 premiers mois où ces adorables chiots deviennent des compagnons tout aussi attachants et incroyablement fidèles. Ce taux de croissance plus faible touche également certaines races comme les chihuahuas (60 %), les caniches (50 %) et les carlins (25 %).
Cela dit, n’allez pas croire qu’une race de petite taille vous reviendra moins cher qu’un grand chien à la longue. Car oui, les petits toutous ont besoin de moins de nourriture et d’espace pour vivre, mais les chiens de race brachycéphales (au museau aplati) comme les carlins et les bouledogues français sont davantage prédisposés à des problèmes de santé tels que des troubles respiratoires et cardiaques qui nécessitent des soins et un suivi très coûteux. Ces facteurs doivent être pris en compte si vous disposez d’un budget vétérinaire et de temps limités.
Ils envoient du lourd : les chiens qui présentent une prise de masse rapide
Si l’augmentation du poids des chiots va dépendre en grande partie de leur alimentation et de leur activité physique, la séquence d’ADN propre à certaines races joue aussi un rôle dans l’accumulation des kilos pendant les 18 premiers mois de leur vie. Les labradoodles font figure de référence en la matière puisqu’en l’espace d’une année leur poids augmente, tenez-vous bien, de 900 %. Neuf cents pour cent.
Ils sont talonnés par les labradors (700 %), les rottweilers (692 %) et les lévriers anglais (650 %) sur le même laps de temps. Vous serez peut-être surpris de savoir que le taux d’augmentation du poids des carlins pendant leur première année de vie (600 %) est supérieur à celui des dogues allemands (534 %). Le point positif pour nous les humains, c’est que, à l’exception des carlins, pour que ces chiens restent au top de leur forme et évitent les kilos en trop à l’âge adulte, il suffit pour eux (et donc pour nous) de bien se dépenser au quotidien.
Les poids plumes : ceux qui restent graciles
Légèreté et vivacité sont les maîtres-mots des cavapoos dont le poids augmente seulement de 50 % au cours de leur première année de vie. Les petites boules d’énergie que sont les chihuahuas doublent quant à elles de masse. Les staffies ont une croissance pondérale de 118 % tandis que les yorkshires et les terriers gallois se retrouvent sur un pied d’égalité avec un taux de 131 %. Les plus grands poids plumes sont les dalmatiens dont la masse augmente seulement de 147 % au cours de ces 12 premiers mois.
Les mordus de sport : les chiens qui adorent se promener et jouer
Quand il s’agit d’activité physique, chaque toutou a ses spécificités. Certaines races de grands chiens ont de l’énergie à revendre tandis que d’autres préfèrent y aller mollo. Il en va de même pour les petits chiens : il y a les piles électriques qui filent comme le vent et les pachas qui aiment être portés partout.
À titre indicatif, parmi les chiens les plus actifs, on retrouve les labradors, les malamutes de l’Alaska, les dalmatiens, les border collies, les boxers, les springers anglais, les bergers allemands et les golden retrievers.
Si vous n’êtes pas du genre à enfiler votre imper pour affronter pluie, grésil et neige, optez plutôt pour des races comme les lévriers anglais (très étonnamment), les bouledogues français, les chihuahuas, les king-charles, les westies, les bouviers bernois, les yorkshires ainsi que les bassets hounds. Cependant, ces toutous auront tout de même besoin de stimulation mentale à la maison si le temps se fait maussade à l’extérieur.
Donc, la prochaine fois que vous songez à adopter un chiot d’une race qui vous est inconnue, je vous encourage vivement à vous renseigner sur ce à quoi il ressemblera à l’âge adulte pour ce qui est de :
- sa taille ;
- son poids ;
- son activité physique ;
- son alimentation ;
- sa santé.
Si vous voulez plus d’infos à ce sujet, voici une excellente ressource.
Liz et Otto dans la petite maison de campagne !